J. Hertzog, V. Carre, A. Dufour, F. Aubriet
Spectra Analyse 47 20-33 (2018).

Travail réalisé sur le site de l’Université de Lorraine.

Abstract

Les produits de la pyrolyse de la biomasse lignocellulosique présentent un potentiel important dans le cadre des matériaux renouvelables. Cependant, leur utilisation directe est réduite par la complexité importante et la teneur élevée en oxygène des constituants des mélanges obtenus. En conséquence, il est nécessaire de faire subir à ces bio-huiles des traitements catalytiques de désoxygénation et/ou de craquage. Afin de déterminer quels sont les traitements catalytiques les mieux adaptés, la connaissance aussi précise que possible de la composition de ces bio-huiles est requise. Pour cela, une approche pétroléomique, utilisant la spectrométrie de masse à résonance cyclotronique d’ions à transformée de Fourier en couplage avec différentes sources d’ionisation, est parfaitement adaptée. L’ionisation par électronébulisation, dans des conditions contrôlées, permet d’observer plus particulièrement les composés dérivés de la cellulose et de l’hémicellulose ainsi que des lipides et des dérivés de la lignine. La photoionisation à pression atmosphérique et la désorption-ionisation par laser sont plus spécifiques des espèces relatives à la lignine. La complémentarité de ces approches assure la description détaillée de bio-huiles. Cette méthodologie a été appliquée à des bio-huiles obtenues par pyrolyse en présence ou non de zéolithe. La sélectivité de ces catalyseurs vis-à-vis des dérivés cellulosiques est alors mise en évidence et la description à l’échelle moléculaire des composés produits est rendue accessible par cette approche.